Le point de vue médical:
Jusqu’à l’âge de 16 ans, le cerveau ainsi que les principaux organes vitaux (foie, reins ) de l’enfant sont en pleine formation et son organisme est beaucoup plus sensible aux effets de l’alcool. La consommation d’alcool directe ou indirecte (contamination foetale lors de la grossesse) diminue gravement les chances d’un développement normal chez l’enfant et occasionne des problèmes dont la gravité varie en fonction du niveau de consommation et de la durée de la consommation. De nombreuses études scientifiques ont montré que la consommation précoce de l’alcool chez le mineur développe un risque accru de dépendance ou occasionne des problèmes de santé lorsque l’enfant atteindra l’âge adulte (lésions parfois irréversibles, dysfonctionnement et retard de maturation). C’est la première raison d’interdiction d’alcool chez les mineurs.
Le plan de la responsabilité
Le mineur n’a pas forcément le discernement nécessaire par rapport à une consommation dite raisonnable d’alcool. En conséquence, les débordements, les risques d’ivresse rapide sont grands. Les phénomènes de Binje Drinking avec leur lot pathétique d’accidents mortels sont là pour le rappeler. Sur le plan de la responsabilité, un mineur, s’il peut encourir une responsabilité pénale, n’en est pas moins soumis à la responsabilité civile de ses parents ou ayants droits, ce qui peut provoquer des problèmes graves au sein d’une famille.
L’alcool, une véritable cause de morbidité et de
mortalité
Selon les statistiques de l’Union Européenne, on attribue à la consommation de l’alcool environ 10% de la mortalité et de la morbidité observée au sein de la population de l’Union. Il est également précisé que l’alcool occupe la première place des psychotropes consommés. Quant on sait que la couche juvénile est la plus touchée par les conséquences de l’alcool, il est donc normal que des mesures soient prises pour interdire la consommation de l’alcool aux plus jeunes.
Des motifs d’ordre économique
La jeunesse est le fer de lance d’un pays dit-on. Un pays qui enregistre un grand nombre de jeunes dépendants de l’alcool aura donc d’énormes difficultés à bâtir une économie solide. Le capital humain étant très faible, il y a de multiples raisons que les performances économiques du pays soient remises en cause. C’est donc pour prévenir cet état de chose que les pouvoirs publics ont interdit la vente de l’alcool aux mineurs.
Les lois en vigueur depuis 2006 avec la mise en place du Permis d’exploitation par la loi du 31 mars 2006 dite sur « L’égalité des chances » a remis à plat le Code de la Santé Publique qui n’avait pas été remodelé sur ce chapitre depuis la Loi du 24 septembre 1941. Cette loi de 1941 a été la première loi sévère et très restrictive sur le plan de la consommation d’alcool qui a trouvé son sens après la déroute de l’armée française en 1940…